Avis à tous les solastalgiques, les éco-lucides, les éco-empathiques, les éco-anxieux, en un mot avis à tous ceux que la fin du monde tel qu’on le connaît atteint ! C’est bien sûr une bonne nouvelle car cela dit beaucoup de votre connexion au monde. Mais cela déclenche aussi souvent des angoisses monumentales. Avec sa métaphore du Suricate ce petit livre nous donne quelques clés pour les gérer…
Le pitch : apprivoiser ses peurs en créant du lien et du sens
Revoir sa relation à ses peurs serait-elle la meilleure façon de les traverser ? Apprivoiser ses peurs est-ce possible ? Oui répondent les deux auteurs qui nous invitent à décrypter (faire une « photobographie ») comment les peurs circulent en nous pour mieux nous réconcilier avec elles. A l’heure des méga-menaces, ils nous donnent les clés pour vivre (et non survivre) dans un contexte anxiogène. En bref : créer du lien (à soi-même et au collectif) et créer du sens. Un livre lumineux et humble, à la fois pédagogique et concret qui donne de précieux conseils à tous les éco-anxieux pour se créer des « bulles de sécurité » !
Les auteurs : Pablo Servigne et Nathan Obadia
Auteur et conférencier, Pablo Servigne est l’un des pionniers de la collapsologie. Nathan Obadia est instructeur d’arts martiaux, thérapeute et expert en communication non violente.
Pourquoi c’est nouveaux récits ?
- Parce que ce livre est un manifeste de « développement collectif » : pour les auteurs ce sont « les liens de solidarité, les relations d’entraide et le sentiment de communauté » qui sont les meilleurs ingrédients de la résilience individuelle et collective.
- Parce que savoir apprivoiser et gérer ses peurs permet d’agrandir la fenêtre de liberté de chacun « en créant un espace de sécurité à partir duquel nous pouvons nous remettre à agir, explorer, grandir… en connexion avec les autres et le monde. »
- Adieu les votes sécuritaires ? Pour les auteurs, ne plus avoir peur, c’est ne plus entrer dans les diktats d’une société de la compétition, de l’insensibilité et du contrôle.
Les concepts clés : la métaphore du suricate, la boussole intérieure et les dossiers
La peur, n’est ni positive ni négative, elle est utile : c’est à la fois un message et une énergie. Elle réveille la pulsion de vie en nous pour réagir face à une situation de danger ou de stress. Elle déclenche notre énergie de protection. Le hic : quand elle est trop forte et/ou trop régulière. Pour laisser la peur nous traverser, les deux auteurs insistent beaucoup sur le rôle du corps : la peur s’y manifeste avant que le mental n’en ait conscience. Il est donc essentiel pour eux d’apprendre à décharger son corps de cette énergie.
Pour éclairer leur propos, les deux auteurs utilisent plein d’images éclairantes :
- La métaphore du suricate et ses 3 réactions face au danger (immobilisation, fuite, combat) leur servent à illustrer la façon dont nous réagissons aux peurs. Spontanément la peur nous enverra dans un état bleu (immobilisation) ou dans le rouge (fuite/combat). Tout l’enjeu étant de parvenir à naviguer de façon fluide entre les couleurs pour revenir au vert (état de calme profond) et s’y ressourcer.
- La boussole intérieure permet de voir ce qui influence nos comportements (le monde, les autres, notre corps et nos pensées) et comment aller y trouver les ressources pour s’apaiser.
- Les dossiers renvoient à l’histoire de chacun et aux traumas plus ou moins complexes à prendre en compte pour apprendre à accueillir ses peurs, à son rythme et sa mesure.
En conclusion, pour eux, le meilleur remède à nos peurs est de créer à la fois du lien (liens à soi-même et au collectif) et du sens. Côté méthode, ils partagent un process en 6 étapes pour s’entraîner à se laisser traverser par ses peurs et à les transformer en énergie créatrice.
La citation qu’on aime
“Ne plus avoir de la peur saperait complètement les fondements d’une société Big Brother et nous immuniserait contre les politiques de terreur. Nous serions plus créatifs pour dessiner des futurs engageants. Mieux, nous pourrions aussi essayer un rapport plus sain aux autres êtres vivants : cesser de les craindre, de les contrôler, de les emprisonner ou de les massacrer.”